C’est une société tout entière qui suggère aux hommes de ne jamais baisser la garde, de faire preuve d’autorité, mais sans machisme, d’assurer financièrement, de faire bonne figure, de ne pas se laisser aller à des niaiseries ni une trop grande émotivité, d’élever ses enfants pour qu’ils aient une image paternelle idéale et indétrônable. Une charge psychique colossale, qui les contraint le plus souvent à camoufler leurs ressentis, à enfouir leurs émotions, leurs tristesses, leurs chagrins, pour ne laisser paraître qu’une façade dans laquelle ils feront toujours bonne figure.
Lorsqu’un homme n’affiche pas ces comportements et agissements, avec une certaine modestie pour ne pas être traité salement de machos, il est souvent mis au ban de la société, vilipendé et montré du doigt. Il oscille ainsi en permanence entre ce à quoi il aspire et ce qui est attendu de lui. Son identité doit être conforme à l’idée que le commun des mortels se fait de son genre. Il est le sexe fort pour des siècles et des siècles. S’il dénote et diffère, il a souvent à en subir les frais, être moqué, raillé, ou méprisé. Il n’a pas vraiment d’alternative s’il veut se fondre dans la masse.
Seuls quelques réfractaires font bouger les choses en assumant leurs disparités, en ne cachant pas leurs sentiments, en acceptant de ne pas rentrer dans la case qui leur est dévolue, ni la norme imposée par le carcan sociétal.
Si un homme pleure, il est faible. Si une femme pleure, elle est malheureuse.
Une idée reçue beaucoup moins anodine qu’elle n’y paraît tant elle cause de dégâts chez certains.
Toutes ces exigences paradoxales à l’encontre des hommes ne finissent-elles pas par ralentir cette fameuse égalité des sexes si revendiquée ?
Et si on osait dire que hommes et femmes ne sont pas égaux, mais qu’ils doivent avoir les mêmes droits ?!
Je m’explique ...